La tâche à réaliser

Réalisez à votre tour une sculpture cinétique. Vous devez confectionner un mobile provoquant des effets de lumière qui pourra être actionner par le vent ou le souflle. Pour réaliser cette sculpture vous pouvez utiliser le fil de fer, de la ficelle, des batons (ou baguettes), du carton et du papier aluminium.

Entre réalité et interprétation

La guerre se définit comme un affrontement armé entre deux groupes ayant des intérêts opposés. Il peut s'agir d'un conflit entre pays ou un conflit au sein d'une même société (guerre civile). La guerre et ses conséquences sont omni-présentes depuis le début de notre ère. A travers cette sculpture, je vais tenter de vous expliquer le but recherché et pourquoi j'ai choisi de le traduire de cette façon.

Comme énoncé lors du descriptif, cette sculpture cinétique représente un masque qui sert de protection, il repose néanmoins sur deux hypothèses:  
La première s'agit de l'image qu'il représente ; il incarne deux types de casque : d'une part, le casque classique, l'équipement de protection individuel destiné à sauvegarder la tête des éventuels traumatismes crâniens occasionnés par un coup asséné à l'un des endroits les plus sensibles du corps humain. D'autre part, il représente le masque à gaz, un dispositif destiné à protéger l'utilisateur de l'inhalation de poussières nocives, fumées, vapeurs, ou de gaz, or, ici les cibles de cette protection (yeux, nez, bouche) restent exposées au danger. L'un comme l'autre permet au soldat « de se protéger et de se rassurer » d'éventuelles attaques minimes qui atteindraient le visage, il reste encore à en mesurer l'efficacité…

La seconde hypothèse est déclenchée par l'intervention du vent, qui, d'une manière abstraite peut représenter la guerre (les attaques que le corps ou la peau rencontrent). Le vent est le fruit d'une réaction naturelle émise par un réchauffement inégalement réparti sur la surface de la planète. Il peut être un frein lorsqu'il se retrouve face à nous. Il nous oblige même parfois à détourner le regard et ne nous laisse pas envisager ce qu'il va se produire. Ici, le vent peut représenter cette abomination qu'est la guerre étant donné qu'on se bat contre quelque chose qui affecte notre corps et de ce fait, se sentant "impuissant", notre moral. La guerre est quelque chose d’imprévisible, on sait que cela peut arriver à tout moment, on ne saurait pas la prédire, exactement comme le vent (et ce même si certains météorologues parviennent à anticiper si il y aura du vent et même à en estimer l'intensité). En ce sens, je choisis de l'interpréter comme une incarnation abstraite de la violence belliqueuse et de ses conséquences tant sur notre environnement, que sur notre chair ou que sur nos émotions. 
À présent, parlons de l'intervention du vent et du soleil sur la sculpture. Plus celui-ci sera violent, plus il va exposer le destin du soldat. Imaginons qu'il soit de faible intensité ; le vent démontre qu'en réalité ce masque n'est qu'une bien frêle protection étant donné qu'il bouge très facilement. Il laisse toutefois la structure quasi intacte. Maintenant, imaginons que le vent souffle très fort ; celui ci va dévoiler la partie squelettique auparavant occultée par les fines couches d'aluminium représentant l'acier du casque, ce qui peut induire une mort proche et certaine, la protection ayant été "soufflée". Ainsi, la sculpture ne représentera donc plus le masque mais laissera paraître le sort qui attend notre héros. 

De plus, la guerre peut s'observer de très loin, même à des centaines de kilomètres. L'intervention du soleil sur l'aluminium va permettre de reproduire cet effet. Même si nous observons la sculpture de très loin, le reflet du soleil sur l'aluminium va nous atteindre et nous éblouir nous forçant une fois de plus à détourner le regard. Le soleil peut donc également incarner les atrocités de la guerre au même titre que le vent. 
Cette représentation a pour but d'illustrer la crainte des hommes face à la guerre, car elle est aussi indomptable que la furie des éléments. On refuse donc d'avancer par peur de mourir et refuse d'observer ce tableau d'horreur qu'est la guerre : il ne nous reste plus qu'à rester passif et à fermer les yeux en espérant que la "tempête" nous épargne… 

Pour conclure, j'ai choisi d'utiliser comme ustensile de l'aluminium car c'est un matériau léger qui réagit très facilement aux différentes attaques du vent, il est donc fragile (comme notre peau) et bruyant quand il est manipulé, plié, froissé... (référence au vacarme de la guerre. Nb: Voltaire jouait de l'ironie sur celui-ci dans "Candide" en représentant le "bruit" du combat comme une douce symphonie aux yeux des chefs militaires qui assistent au combat du haut de leur colline, bien à l'abri). Cela prouve qu'un soldat aura beau se protéger, il n'en est pas moins vulnérable face aux attaques. 
Le fil de fer qui se trouve en dessous de l'aluminium représente le crâne, mais il fait plus précisément penser à l'ossature thoracique, qui en soit demeure un autre point vital, symbole de la fragilité humaine. 
Le masque en lui même sert de «protection» même si il s'avère peu efficace. Cependant nous pouvons également déduire que le masque est censé représenter un faux visage qui ne laisse paraître aucune expression émotionnelle ce qui rend donc ce dernier neutre et sans vie. Or, ici le masque nous donne une idée de ce que ressent le soldat c'est à dire la douleur exprimée par le cri.